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Les petits papiers de Magali
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Les petits papiers de Magali
26 octobre 2009

Aller chez mes copains qui habitent pas loin, la nuit.

« Je viens à 21h30 ! »

21h32. Oui, ça va, j'arrive. Juste, je prends mes clés – merde, mes clés, ah putain mes putain de clés, bon, mes chaussures (lesquelles ? Allez, soyons fous, les « à paillettes », je brillerai dans le noir), où sont mes clés ? Bon déjà, mon sac, portefeuille, cigarettes, et tout le kit de survie pour franchir quatre minutes de route sombre sous ciel sans étoiles. Mes clés ? Oh, mes clés. Dans la baignoire.

21h45 Ready to go ! Dès que j'ai fermé le gaz, éteint les lumières, fermé les fenêtres, vérifié que j'avais mes clés.

Trois étages plus bas, me voilà dans la rue. Il pleut à peine. C'est encore plus joli. J'admire mes chaussures à paillettes dans les flaques. Kaléidoscopiques. Le chemin, je le connais par coeur – tourner à gauche traverser le passage piéton prendre la rue en face – des fois je me trompe encore, mais c'est pour rigoler.

Après, il y a cette longue rue un peu sombre, et j'ai toujours un peu peur qu'il y ait quelqu'un dans les voitures garées, éteintes et aveugles sur le trottoir. Mais je ne croise que des quidams sifflotants – c'est marrant d'ailleurs, le soir, quand les rues sont vides, les gens se disent plus facilement bonsoir.

Je suis dans une BD en noir et blanc, bien noir le trait noir, avec de longues berlines qui font des éclaboussures noires et blanches, et des pardessus, et des mégots fumants. Enfin, ça, c'est mon imagination.

Cette longue rue n'est pas si longue – je suis toujours surprise quand je vois, à dix mètres de moi, les néons roses du nouveau Döner qui a ouvert y'a pas longtemps (il est bon, les serveurs sont un peu lents m

ais attachants, et puis ils font des super menus étudiants. C'est précieux, une bonne adresse de Döner).

Les néons roses du nouveau Döner m'indiquent que je dois tourner à gauche, et là, là je suis presque arrivée, et j'ai toujours cette petite satisfaction – déjà là ?

Chaque fois, ça loupe pas, je regarde mon téléphone avec fierté pour voir combien de temps j'ai mis, et je suis presque toujours déçue.
Sur ces entrefaites, je finis par arriver en bas de l'immeuble. Là, si la fenêtre est ouverte au cinquième, j'entends des petits rigolos qui s'imaginent qu'on les entend pas du dehors, et sinon, tant pis.

Je sais très bien que leur nom sur la sonnette est tout en haut en partant de gauche, mais j'y vois rien, et pour être sûre de pas réveiller un voisin, j'allume la lumière avant d'appuyer sur le bouton.

Je sonne, avant de me rendre compte que la porte était ouverte.

Et là. Cinq étages.

Plusieurs écoles s'affrontent. Certains gravissent le sommet quatre à quatre, quitte à vomir des poumons arrivés en haut. D'autres comptent les marches. Moi, j'essaye à tout prix d'oublier que je monte des escaliers, en chantonnant genre « lalalaaa, je pense à autre chose, dididouuu », et une fois arrivée en haut, je feins de m'étonner. « Déjà arrivée ? Pfiou ! »

(Alors que bon, je suis au bord de l'apoplexie)
Je claque la porte... Et... Salut les copains !

IMG_9888

Photo : @ home, @ night

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  • Musique. Petites histoires aussi croustillantes qu'insignifiantes. Coups de coeur/gueule/fourchette/pelle/etc. Récits délicieux d'une vie passionnante (haha). Bienvenue ici, croquantes et croquants.
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