Il faut quand même
que je (vous ? Te ? Me ? Va savoir) raconte les moments phares de mon
petit raudetrippe en Angleterre au début de ce doux mois de
janvier. Tant qu'à faire, ça aura au moins le mérite
de me faire penser à autre chose qu'à mon permis raté
(hé oui).
Il faut savoir que
la moitié de mes copines a eu la merveilleuse idée de
s'expatrier aux quatre coins de la planète. Triste constat
certes, mais également possibilité de vacances logement
compris (héhé). Globe trotteuse de l'extrême
de mon état, j'ai
décidé d'aller rejoindre la très british Adèle
au fin fond de l'Angleterre (bon, à Newcastle. C'est pas au
fin fond non plus. Y'a deux H&M). Ce n'est qu'après la
prise de mes billets qu'elle a cru judicieux de me préciser
que Newcastle est la même latitude que le Danemark. Donc froid.
Qu'importe me
dis-je, mes nouvelles bottes en daim rouge et très très
fragiles me tiendront chaud aux petons, et me voilà partie !
Evidemment,
l'Angleterre est sous la neige PILE la semaine où je décide
d'y mettre les pieds. J'aurais dû écouter ma mamama
(« Ne prrrends pas l'Eurrrostarrr, tu vas rrrrester
coincée »), bon en vrai j'ai eu qu'une demi heure
de retard en tout et pour tout, et si on omet le fait que j'ai passé
sept heures dans un bus sans chauffage et que le mec du taxi était
méchant, ça allait (et puis j'ai tout oublié
lors de nos émouvantes retrouvailles avec Adèle, qui
m'a filé des bredele et des calissons).
Ensuite bon c'était
chouette, son école était fermée (elle est
assistante de français, enfin dans la mesure où mes
lecteurs ne sont pas franchement inconnus – si toutefois ils
existent, inutile de le préciser) donc on est allées à
la mer avec ses comparses germano-françaises, on a fait du
shopping, on a bu du thé, j'ai mangé une énorme
jacket potatoe avec du brie (oui du vrai brie presque français)
et du ham, et des pancakes chocolat-bananes, tout ça tout ça
(à noter : avant de partir j'avais dit à Adèle
qu'on pourrait en profiter pour faire le régime. Ca a trop pas
marché).
*
Au début du
week-end, dès l'aube, à l'heure où blanchit la
campagne, on a pris notre petit sac à dos, nos petits billets
de train, nos petits sandwichs et courageusement, on est parties pour
Edinburgh ! Ah l'Ecosse. Alors que nous nous approchions des murs de
la ville, l'émotion me submergea (sisi !). En fait, Edinburgh
ressemble à une ville de maisons de poupées (mais un
peu dark les poupées). Jugez plutôt.
C'était un
vrai Hobbit-Day. On a commencé par prendre notre deuxième
petit dèj dans un mignon café bio qui vend aussi des
chaussures, Hula. Bagels au saumon et thé (toujours dans
l'optique régime, n'est-ce pas).
Et puis on est
parties escalader le Mordor, aka Arthur's Seat, un ancien volcan qui
Adèle-disant n'est plus en activité, mais je me méfie.
Et qui surplombe la ville. On a été très
courageuses, on a surmonté notre peur, notre froid aux pieds,
notre envie de faire pipi, nos chutes (ok, mes chutes), le poids de
l'Anneau Unique, on a grimpé pendant des heures (oui bon pas
trop non plus), traversé un chemin encombré par des
hordes d'écossais fous qui participaient à un genre de
grosse bêtise nommé la Winter Run.
Ensuite on a
gentiment baguenaudé le reste de la journée, Adèle
m'a fait très peur dans un cimetière au clair de lune,
on a bouffé du haggis (de la panse de brebis farcie) et
c'était très bon, on a bu des pintes en racontant plein
de méchancetés, et on est rentrées dormir dans
notre petite auberge de jeunesse (le "Poney Fringant" si vous avez suivi).
Le lendemain on a
eu droit à un tour gratuit de la vieille ville et à
plein d'histoires glauques de pendus pas vraiment pendus, de
cadavres, encore de pendus et puis on a vu la birthplace (j'arrive
plus à parler qu'en franglais honhonhon) d'Harry Potter.
On est reparties la
larme à l'oeil et dans le train de retour je me suis énervée
(dans ma tête, je suis pas très courageuse je vous ai
dit) contre une japonaise qui parlait très fort en japonais
dans son téléphone.
Les trois jours
suivants Adèle devait aller maltraiter des enfants ou que
sais-je dans son petit établissement donc je me suis promenée
toute seule dans Neufchastel, j'ai vu des trucs drôles, du
style la porte de Chinatown qui donne pas du tout sur Chinatown.
Mais dans
l'ensemble c'est très joli, juste c'est un peu n'importe quoi
au niveau des bâtiments. Tu peux avoir un très beau
bâtiment victorien, puis une maison à colombages, puis
un machin des années 60, et à côté un
château fort. Il y a plein de ponts aussi, c'est chouette.
Le dernier jour, je
suis allée à l'école avec Adèle, et
j'avais beau avoir une veste de tailleur et une chemise, je me
sentais telle une sale hippie parce que j'avais un jean. Tous les
gamins étaient en uniforme, c'était trop mignon (pas
dans un sens sexuel, hein, je m'appelle pas P*côme). Et puis
c'était super classe de pouvoir aller dans une SALLE DES PROFS
sans se faire engueuler et tout. Une revanche sur la vie.
Le soir, après
une Food Night où effectivement nous avons beaucoup mangé,
ce qui ne changeait pas amplement du reste du séjour, on est
allés en boîte. J'ai pu constater que les filles étaient
habillées comme des prostituées de chez New Look, que
les mecs mettaient beaucoup de chemises à carreaux et que la
musique était funky :) on a bien dansé, parce que nous
on pouvait, on avait pas des talons de douze ; et puis on est rentrées
en taxi doré à 3h du mat' pour se lever à cinq,
vu que je repartais. Adèle a surmonté son envie de grogner/dormir pour
m'accompagner à l'arrêt de bus et j'étais très
très triste de partir. Ensuite faut-il préciser que mon
bus est resté coincé deux heures dans les bouchons, que
mon Eurostar était annulé, que j'ai pris le suivant,
que je suis arrivée à Paris en vie mais que je me suis
trompée et que je me suis retrouvée à Barbès
au lieu de Gare de l'Est, et qu'une fois dans le train pour
Strasbourg j'étais dans le même wagon que l'archi chef
de la boîte pour laquelle je travaille l'été et
que je me suis cachée pendant deux heures et quart ? Non
inutile de le préciser.
Huhu.