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Les petits papiers de Magali

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Les petits papiers de Magali
22 novembre 2010

Into the wild.

Donc avec mes camarades de classe, on est allés faire un week-end dans les Vosges. Déjà, on sent que c’est pas vraiment des Alsaciens, parce que les Alsaciens, à la rigueur ils vont faire du ski à Gérarmer les deux semaines de l’année où la pluie se transforme en neige. Sinon, les Vosges, ils y vont pas. Enfin, ils vont pas à Saint-Dié, en tout cas.

Saint-Dié ! Son PMU, sa fête foraine aux gaufres réchauffées, son… Ah ben c’est tout. Ah si : apparemment, c’est à Saint-Dié que l’Amérique a été baptisée l’Amérique. Enfin à mon avis c’est un truc qu’ils ont inventé, un truc qu’on peut pas vérifier et qui fait classe dans le CV.

Bon alors comme il fallait « qu’on s’enterre dans la nature sauvage », on est allés encore plus loin dans la nature sauvage. Je vais pas donner le vrai nom, parce que c’est un truc tellement paumé que même avec mes deux visiteurs par mois je vais me retrouver en tête du référencement Google et si un autochtone a envie de savoir ce qui se dit sur sa commune sur internet, je voudrais pas qu’il soit blessé. Mais quand même, pour vous situer, ça finit par « les Fosses ». Réjouissant, non ?

Ben il pleuvait. Et la pluie des Vosges c’est une pluie de compète. Glaçante, plus mouillée que la moyenne, limite visqueuse. On a marché dans les feuilles mortes, on a fait pipi sur le gazon pour arroser les coccinelles, on a fait des glissades dans les escaliers du centre de Loisirs, on a commencé à boire à 14H (et du vin blanc en cubi), et on a quand même bien rigolé. Ensuite, vers trois heures du matin, une vieille Blablabla-les-fossoises nous a engueulés à cause du bruit, et nous a dit qu’elle allait appeler la voiture volante.

Quand on est rentrés dans le train pour Strasbourg, on avait quand même un peu la sensation d’être des survivants.

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Bon mais ils ont quand même l'air symathique, ces footballeurs fossois.

PS : S’il y a un Vosgien dans la salle, et qu’il sait ce que c’est qu’une voiture volante, si c’est une expression idiomatique comme Got verdami noch mal, par exemple, qu’il me fasse signe.

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11 novembre 2010

Bon ok.

Je sais que vous vous demandez ce que je deviens et pourquoi je n'écris plus ici. Si, si, je sais que vous mourrez d'envie de savoir.

Alors, mes amis, je vous annonce solennellement que je reprends du service !

Ces derniers mois, j'ai été très active. J'ai repassé et reraté mon permis, j'ai fait un tour de France des concours, j'ai été en vacances en Andalousie, j'ai détesté Paris, je suis rentrée au CUEJ (hihihi, je le redis, allez : je suis rent ée au CUEJ !), je suis passée en conduite supervisée, j'ai porté une perruque verte devant des gens, j'ai déménagé dans une église, je me suis fait plein de copains, j'ai dit au revoir à mes copines globe-trotters, je suis allée passer un week-end à Nayemont-les-Fosses, j'ai manifesté, j'ai mangé beaucoup de roulés jambon-fromage, et en plus, demain, je vais chez le coiffeur !

Donc j'ai plein de choses à vous raconter.

 

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Granada verano 2010

6 mars 2010

Mon quartier : Not so pretty...

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but not that ugly.

26 février 2010

Très cher Emile Zola

Vous êtes mort avant que ma grand-mère ne naisse, et dieu sait si elle est vieille. Vous avez un beau prénom. Le même prénom que mon petit frère – mais ce n'est qu'une coïncidence. Vous êtes loin de moi, et pourtant j'ai deux portraits de vous sur mon bureau (bien qu'un esprit farceur vous ait associé, sur l'un d'entre eux, à Samuel Beckett). Vous devez penser que je suis complètement cinglée (et que ça doit venir de ma mère, pff. Vous et l'hérédité. Faudrait vous calmer). Les gens doivent penser que je suis complètement cinglée.

Que voulez-vous : je suis fan de vous. Et pourtant je suis fan de Gossip Girl. Et de Mamma mia. Je veux dire, je suis pas sectaire, et puis c'est pas non plus comme si j'étais une dix-neuvièmiste intégriste, du genre à dire que Balzac c'est cool juste pour la provoc. Non non : je dévore vraiment vos romans et d'ailleurs c'est méchant ce que vous avez fait à Catherine (les autres le méritaient, toutes des putes).

Je n'y peux rien. Des générations d'étudiants et de lycéens ont pété un câble en lisant Au Bonheur des Dames et décrété que vous étiez chiant (désolée de vous l'apprendre) et moi je parade avec mon édition cuir 1890 de La Faute de l'Abbé Mouret (roman qui est sûrement encore plus chiant. Sûrement).

Et pourtant c'est pas faute d'être pas d'accord avec vous, souvent (vous auriez trouvé cette phrase tellement lourde.)

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Edouard Manet, Nana


C'est juste que je pleurniche comme une madeleine à chaque fois que je lis

 

« Quelque chose brûlait en l'air, une lampe énorme, dont le souvenir exact échappait à sa mémoire de bête. Et il restait la tête basse, tremblant sur ses vieux pieds, faisant d'inutiles efforts pour se rappeler le soleil. »

 

C'est juste que quand vous dites d'Alphonse Daudet qu'

 

« Un homme est là, un homme dont on entend battre le cerveau et le coeur, à chaque mot. »

 

J'ai envie de vous dire « Mais trop! » (Dans le langage de notre époque, ça veut dire que je suis vraiment d'accord avec vous. Vous avez qu'à prendre des notes sur notre argot, si vous avez gardé un crayon au Panthéon.)

 

C'est juste que le happy end du Bonheur c'est tellement jouissif.

 

C'est plein de choses encore.

 

C'est juste que quand je vois l'écriture tremblante de votre femme

 

« Je certifie que ces mots ont été écrits par mon cher époux...



... Emile Zola »

 

Ben voilà, j'ai l'air d'une idiote, dans la bibliothèque du Portique, à la fac, mais je souris bêtement.

14 février 2010

Freude, schöner Götterfunken, Tochter aus Elysium

L'autre jour, je suis allée au Parlement Européen avec ma copine Laura. Surexcitée j'étais. Je me sentais dans la peau de Yann Barthès. Je me suis dit « cool, on va voir Rachida Dati, je vais vérifier si elle se fait vraiment les ongles pendant les séances plénières... J'espère que Dany (Cohn-Bendit, ben oui...) va péter un câble et que je verrais la moustache de José Bové de loin ».

On est arrivées vachement en avance, donc on a fait quinze fois le tour de la cour, vu cinquante groupes de visiteurs qu'on a pris à chaque fois pour des députés, s'est photographiées devant l'espèce de ballon de foot en pierre que la Pologne a offert au Parlement (va savoir pourquoi).

Ensuite, on a passé des contrôles de sécurité comme dans les aéroports, avec un staff qui avait l'air super stressé, genre « bonjour, veuillez attendre ici par groupes de cinq et ne pas bouger, on va prendre votre ADN et puis vous pourrez rentrer dans le Pentagone ».

Après on a eu droit à un joli badge visiteur et un plan de l'hémicycle pour voir qui c'est qui parle et de quel parti il est, tout ça.

Bon l'hémicycle, laissez-moi vous dire qu'il était un peu vide, hein. Tu m'étonnes que personne ne vote pour les européennes. Vu qu'il n'y avait personne. J'ai tout de suite cherché sur mon plan, ben pas de Rachida, pas de José, pas de Dany. Même pas de Eva Joly. Ils devaient être à la cafète, ou bien en train d'acheter des cigognes en peluche à la boutique souvenirs.

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Snif.

Par contre, on avait des casques audio, et ça c'était drôle. 27 canaux, pour 27 langues (et donc 27 interprètes, qui devaient être plus nombreux que les députés eux-mêmes). J'ai joué un peu avec, j'ai même réussi à reconnaître le danois... Mais passé le canal 10, ça a donné ça :

« Canal 11... Mmmh. Je dirais du tchèque. 12, euh, tchèque aussi. 13... Bah pareil, tchèque, autrement je vois pas. 14 : Polonais, peut-être ? »

Donc j'ai laissé tomber et j'ai remis en français.

Et j'ai passé le reste du temps à regarder si y'avait pas des mecs que je connaissais à tenter de comprendre le débat sur la situation économique en Grèce.

Ben y'en avait bien un (que je connaissais). Mais bon c'était Le Pen, et il a même pas dit de trucs passibles de prison.

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8 février 2010

Giselle

Il y a quelques semaines, avec Yann, on est allés voir un ballet (C'est pas moi qui l'ai forcé. C'est lui qui a expréssement demandé à sa maman de lui offrir un ballet classique pour son anniversaire. Maintenant pensez ce que vous voulez de sa sexualité).

On est rentrés dans la salle de l'Opéra et on a trop fait les fiers parce qu'on était tout devant, même devant les vieux, les riches, et même devant les deux en même temps. On entendait la chef d'orchestre respirer et les violonistes commérer pendant l'entracte.

C'était Giselle. Enfin, Giselle précédé d'une première partie, ce que je n'avais pas compris (donc j'ai passé quarante minutes à me demander pourquoi c'était pas l'histoire de Giselle, et pourquoi c'était si contemporain, et pourquoi elles avaient pas de tutu, et pourquoi les garçons avaient des joggings transparents et des strings, bref.)

J'ai dit à Yann : « Y'a pas moyen que Giselle ce soit aussi une réécriture contemporaine ! Moi je suis venue voir un ballet classique, c'est pour voir des tutus, des robes de princesse, des collants moule-***! »

Il m'a dit tu peux toujours rêver.

Mais quand le rideau s'est ouvert sur un décor champêtre (avec des fausses chaumières, des faux arbres et tout), et que fermiers et fermières à pointes sont arrivés sur scène, ouf, j'ai su que j'avais gagné.

Alors l'histoire de Giselle, c'est pas hyper compliqué.

En gros Giselle est amoureuse d'Albrecht (déjà c'est pas gagné). Mais Albrecht, le fourbe, a omis de lui préciser un détail significatif ; il est déjà fiancé à une espèce de pétasse noble. C'est le chinois amoureux de Giselle qui lui révèle le pot-aux-roses (C'est pas Théophile Gautier qui a décidé qu'il y aurait un ninja dans le ballet, hein, c'est juste le danseur qui était chinois et je trouve pas le prénom du personnage sur Wikipédia)*.

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Du coup Giselle devient folle, a le chignon qui se déroule et meurt (oui oui aussi sec).

Albrecht va se recueillir sur sa tombe (oui enfin bon c'est un peu tard coco) et se fait capturer par les Wilis, une troupe de danseuses mort-vivantes (en gros, toutes les jeunes filles mortes vierges). La Reine des Wilis condamne Albrecht à danser jusqu'à ce que mort s'en suive. Mais Giselle, devenue Wili (comprendre : elle a un tutu blanc, elle est toute enfarinée de la tronche, et elle a un long voile, un peu comme une burqa mais blanc – d'ailleurs il s'est passé un truc drôle avec ces voiles, à un moment donné, elles les enlèvent, et y'a une des Wilis qui s'est pas rendu compte que le sien était resté accroché à ses fesses ; évidemment le truc est tombé par terre, et comment dire, un foulard en mousseline sur une scène de ballet ça glisse ; elles avaient l'air assez crispé mais heureusement la Reine des Wilis a improvisé pour aller ranger le bidule en coulisses) donc je disais, Gisèle devenue Wili supplie la Reine de laisser la vie sauve à Albrecht. Franchement n'importe quoi. Mais bon, vous me direz, elle l'aime plus que sa propre vie, tout ça, tout ça. La Reine refuse (sinon le ballet durerait vingt minutes de moins) puis accepte. Résultat, Gisèle reste morte et Albrecht, délivré, peut aller batifoler avec d'autres paysannes en toute quiétude.

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Bon en plus moi j'avais pas tout compris. Comme la mère de Giselle n'arrêtait pas de lui montrer le côté gauche de sa poitrine, j'ai cru qu'elle lui disait « Fais gaffe Gisellou, pas trop d'émotions, n'oublie pas que t'es cardiaque », alors qu'en fait ça signifiait « Prends garde ma fille, prends garde aux affres de l'amour... ». Bon.

En sortant, j'ai dit à Yann : « Ils étaient quand même limités à l'époque. Giselle supplie pour qu'on laisse la vie sauve à son amant alors que c'est lui qui l'a fait mourir. Et le prince dans Cendrillon ? Même pas foutu de la reconnaître sans la pantoufle de vair. Roméo et Juliette, n'en parlons même pas – il peut pas attendre deux minutes et demi avant de se suicider non ? »

Après un moment d'intense réflexion (caractérisé par une narine palpitante), il m'a répondu : "En même temps, on peut pas leur en vouloir, ils étaient pas très intelligents. Ils avaient pas encore inventé la play."

Ensuite on a essayé de faire des portés dans la rue mais on était quand même pas aussi gracieux.

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*Si finalement j'ai trouvé. Il s'appelle Hilarion. Mais c'est mieux, Le Chinois, non ?

7 février 2010

I'm fed up with all this white

Je HAIS la neige. Je n'en peux plus. "C'est joli" me dit-on. "Ca ressemble à de la chantilly".

Oui hé bien en été aussi tu peux avoir de la chantilly. Et même du froid en même temps. Personne ne t'empêchera de prendre une pêche Melba.

"C'est joli, c'est féérique, ça flotte". Oui enfin c'est surtout froid, mouillé et glissant. C'est féérique deux minutes et après t'as l'impression d'avoir des fourmis dans les yeux. 

"Le ski c'est cool". Oui le ski c'est cool mais bon Courchevel c'est pas trop mon budget, et les glissades dans Strasbourg se limitent à une dimension "accidentelle".

"Le blanc, c'est la couleur de la pureté" (bon on m'a jamais vraiment dit ça à propos de la neige, mais voilà). Le blanc c'est surtout très ennuyeux et déprimant. Le saviez-vous ? Au Québec, l'année dernière, il a neigé tellement longtemps que les gens ont pété un câble et le taux de suicide a été plus élevé que jamais.

Je veux me balader le cou nu, jouer à la belote dans une cour ensoleillée, sentir le printemps, manger une salade de fruits (de FRUITS ! C'est dire si j'en ai marre de l'hiver), boire l'eau chlorée d'une piscine, prendre l'avion, avoir du sable dans les narines et du sel qui gratte la gorge, manger du speck dans la forêt, m'asseoir à une terrasse, plisser les yeux, pouvoir dire "viens on va plutôt fumer au soleil", avoir chaud aux cheveux, pas trouver de bonne position pour lire sur la plage, plus travailler, avoir des taches de rousseur, casser mes lunettes de soleil comme chaque année, devoir choisir entre mes cinq paires de sandales (et le truc cool c'est choisir vraiment, pas choisir genre : qu'est ce qui est le plus chaud / qu'est ce qui craint le moins la neige ?) pas faire la différence entre dedans et dehors, nuit et jour.

 

 

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6 février 2010

Perfide Albion

Il faut quand même que je (vous ? Te ? Me ? Va savoir) raconte les moments phares de mon petit raudetrippe en Angleterre au début de ce doux mois de janvier. Tant qu'à faire, ça aura au moins le mérite de me faire penser à autre chose qu'à mon permis raté (hé oui).

Il faut savoir que la moitié de mes copines a eu la merveilleuse idée de s'expatrier aux quatre coins de la planète. Triste constat certes, mais également possibilité de vacances logement compris (héhé). Globe trotteuse de l'extrême de mon état, j'ai décidé d'aller rejoindre la très british Adèle au fin fond de l'Angleterre (bon, à Newcastle. C'est pas au fin fond non plus. Y'a deux H&M). Ce n'est qu'après la prise de mes billets qu'elle a cru judicieux de me préciser que Newcastle est la même latitude que le Danemark. Donc froid.

Qu'importe me dis-je, mes nouvelles bottes en daim rouge et très très fragiles me tiendront chaud aux petons, et me voilà partie !

Evidemment, l'Angleterre est sous la neige PILE la semaine où je décide d'y mettre les pieds. J'aurais dû écouter ma mamama (« Ne prrrends pas l'Eurrrostarrr, tu vas rrrrester coincée »), bon en vrai j'ai eu qu'une demi heure de retard en tout et pour tout, et si on omet le fait que j'ai passé sept heures dans un bus sans chauffage et que le mec du taxi était méchant, ça allait (et puis j'ai tout oublié lors de nos émouvantes retrouvailles avec Adèle, qui m'a filé des bredele et des calissons).

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Ensuite bon c'était chouette, son école était fermée (elle est assistante de français, enfin dans la mesure où mes lecteurs ne sont pas franchement inconnus – si toutefois ils existent, inutile de le préciser) donc on est allées à la mer avec ses comparses germano-françaises, on a fait du shopping, on a bu du thé, j'ai mangé une énorme jacket potatoe avec du brie (oui du vrai brie presque français) et du ham, et des pancakes chocolat-bananes, tout ça tout ça (à noter : avant de partir j'avais dit à Adèle qu'on pourrait en profiter pour faire le régime. Ca a trop pas marché).

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Au début du week-end, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, on a pris notre petit sac à dos, nos petits billets de train, nos petits sandwichs et courageusement, on est parties pour Edinburgh ! Ah l'Ecosse. Alors que nous nous approchions des murs de la ville, l'émotion me submergea (sisi !). En fait, Edinburgh ressemble à une ville de maisons de poupées (mais un peu dark les poupées). Jugez plutôt.

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C'était un vrai Hobbit-Day. On a commencé par prendre notre deuxième petit dèj dans un mignon café bio qui vend aussi des chaussures, Hula. Bagels au saumon et thé (toujours dans l'optique régime, n'est-ce pas).

Et puis on est parties escalader le Mordor, aka Arthur's Seat, un ancien volcan qui Adèle-disant n'est plus en activité, mais je me méfie. Et qui surplombe la ville. On a été très courageuses, on a surmonté notre peur, notre froid aux pieds, notre envie de faire pipi, nos chutes (ok, mes chutes), le poids de l'Anneau Unique, on a grimpé pendant des heures (oui bon pas trop non plus), traversé un chemin encombré par des hordes d'écossais fous qui participaient à un genre de grosse bêtise nommé la Winter Run.

neige

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Ensuite on a gentiment baguenaudé le reste de la journée, Adèle m'a fait très peur dans un cimetière au clair de lune, on a bouffé du haggis (de la panse de brebis farcie) et c'était très bon, on a bu des pintes en racontant plein de méchancetés, et on est rentrées dormir dans notre petite auberge de jeunesse (le "Poney Fringant" si vous avez suivi).

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Le lendemain on a eu droit à un tour gratuit de la vieille ville et à plein d'histoires glauques de pendus pas vraiment pendus, de cadavres, encore de pendus et puis on a vu la birthplace (j'arrive plus à parler qu'en franglais honhonhon) d'Harry Potter.

On est reparties la larme à l'oeil et dans le train de retour je me suis énervée (dans ma tête, je suis pas très courageuse je vous ai dit) contre une japonaise qui parlait très fort en japonais dans son téléphone.

Les trois jours suivants Adèle devait aller maltraiter des enfants ou que sais-je dans son petit établissement donc je me suis promenée toute seule dans Neufchastel, j'ai vu des trucs drôles, du style la porte de Chinatown qui donne pas du tout sur Chinatown.

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Mais dans l'ensemble c'est très joli, juste c'est un peu n'importe quoi au niveau des bâtiments. Tu peux avoir un très beau bâtiment victorien, puis une maison à colombages, puis un machin des années 60, et à côté un château fort. Il y a plein de ponts aussi, c'est chouette.

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Le dernier jour, je suis allée à l'école avec Adèle, et j'avais beau avoir une veste de tailleur et une chemise, je me sentais telle une sale hippie parce que j'avais un jean. Tous les gamins étaient en uniforme, c'était trop mignon (pas dans un sens sexuel, hein, je m'appelle pas P*côme). Et puis c'était super classe de pouvoir aller dans une SALLE DES PROFS sans se faire engueuler et tout. Une revanche sur la vie.

Le soir, après une Food Night où effectivement nous avons beaucoup mangé, ce qui ne changeait pas amplement du reste du séjour, on est allés en boîte. J'ai pu constater que les filles étaient habillées comme des prostituées de chez New Look, que les mecs mettaient beaucoup de chemises à carreaux et que la musique était funky :) on a bien dansé, parce que nous on pouvait, on avait pas des talons de douze ; et puis on est rentrées en taxi doré à 3h du mat' pour se lever à cinq, vu que je repartais. Adèle a surmonté son envie de grogner/dormir pour m'accompagner à l'arrêt de bus et j'étais très très triste de partir. Ensuite faut-il préciser que mon bus est resté coincé deux heures dans les bouchons, que mon Eurostar était annulé, que j'ai pris le suivant, que je suis arrivée à Paris en vie mais que je me suis trompée et que je me suis retrouvée à Barbès au lieu de Gare de l'Est, et qu'une fois dans le train pour Strasbourg j'étais dans le même wagon que l'archi chef de la boîte pour laquelle je travaille l'été et que je me suis cachée pendant deux heures et quart ? Non inutile de le préciser.

Huhu.

nous


25 janvier 2010

Tournez à gauche

Il y a des choses dans la vie pour lesquelles on est doué. Et d'autres pas. Moi par exemple, je suis très forte en cookies. Je suis balèze à Tetris. J'ai un certain goût architectural (mes Sims ont toujours de super baraques, ndlr). Je suis une excellente secrétaire (nous y reviendrons). Je peux lire un Zola par jour.

Mais je suis nulle en voiture. Je dois avoir quelque chose comme quatre-vingt dix-sept heures de conduite à mon actif et je ne sais toujours pas faire un créneau correctement. Les secrétaires de l'auto-école m'adorent, on est des vieilles copines maintenant. Aujourd'hui, y'en a une qui m'a dit ne pas oublier ma carte d'identité le jour de l'examen, je cite, « comme d'hab' ». VDM.

Elles ont raison de m'aimer : avec ce que je dépense comme fric dans cette auto-école, je suis sûre que je paye leurs salaires entiers tous les mois. Je devrais avoir droit à une carte de fidélité, comme dans les kebab (Cinq heures de condouite achitées, une offerte pour toi fleur de gazelle !)

Les moniteurs m'aiment moins, je ne comprends pas pourquoi. Il y en a un qui m'a demandé si « j'avais un cerveau entre les deux oreilles » (oui les moniteurs d'auto-école ont le sens de la formule ; j'ai eu droit à tout : « T'as d'beaux yeux sers-toi en », « toi qu'es en lettres tu devrais savoir que pédale ça a la même racine que pied et pas que genou », « ouh là ça sent l'sapin ! On a failli finir en décalcomanie sulcul du bus », etc, etc.)

Ils refusent tous de comprendre que je ne fais pas exprès. Ben oui : si je vois un cédez-le-passage, je sais qu'il faut que je cède le passage, mais des fois je le cède et des fois pas. Mon cerveau, il est comme ça, contestataire, rebelle, insoumis à l'ordre établi.

Bon mais ça ça passe moyen comme explication alors j'ai mis en place plusieurs techniques pour « expliquer » mes conneries quand, à la fin de la séance, le personnage à la place du mort me regarde l'air plus ou moins déconfit.

  • Première école : L'explication vaseuse. « Nan mais oui bon ok, j'ai pas laissé passer le piéton, mais j'allais déjà trop vite et puis bon en tant que piétonne usuelle je suis pas vraiment habituée à ce que les voitures respectent le code de la route et je dois toujours attendre trois plombes au feu alors que j'ai envie de faire pipi, c'est fou ça ça vous le fait pas avoir atrocement envie de faire pipi systématiquement quand vous êtes juste en bas de chez vous ça doit être psychologique, enfin bref et vous savez moi je trouve qu'avec tous ces connards qui ont leur permis, on pourrait me donner le mien, aussi. »

    Ca marche bof. En général le moniteur d'auto-école est encore plus fort que toi en explication vaseuse. Ils me coupent le sifflet : « Oui nan mais bon Magali tu dois regarder les autres, ils ont le permis, ils savent ce qu'ils font, mais en même temps mais merde mais surtout ne les regarde pas, ils font que des conneries, va à droite, là, bordel, sur ta gauche, et puis tu dois être sé-cu-ri-taire, et laisser passer les piétons, sauf si les voitures à côté de toi les laissent pas passer, dans ce cas tu mets en danger le piéton, alors tu y vas, tu roules ! Sé-cu-ri-taire on t'a dit. »

    Leur mauvaise foi me tue.

  • Deuxième école : La non-réponse d'ado rebelle.

    « Magali pourquoi tu t'es pas arrêtée pour laisser passer le piéton ? »

    « Bah chais pas. »

    « ... »

    Pas mal pour avoir la paix. Mais pas pour avoir son permis.

  • Troisième école : La technique « au bord des larmes ». Prononcer, la lippe tremblotante : « Mais j'ai quand même des qualités, non ? ». Là le moniteur culpabilise et dit un truc gentil.

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Edinburgh, janvier 2010

Mais toutes ces méthodes ne marchent que pendant les cours de conduite. Pas pendant l'examen. Pendant l'examen, tu fais un peu comme à un enterrement, tu parles pas, tu fermes le plus possible ton visage (éviter de fermer les yeux quand même), tu serres les fesses (on serre pas forcément les fesses à un enterrement oui je sais, mais un peu d'imagination, quoi) et tu pries pour que le bonhomme ne touche à aucune de tes commandes, synonyme d'élimination pas manu militari mais presque. Vu le spécimen d'examinateur auquel j'ai eu droit la dernière fois que j'ai passé le permis, je pense que même si je me mettais à verser des torrents de larmes en lui glissant subrepticement un billet de cent euros, je pourrais toujours me gratter. La nana avait une voix qui ressemblait au GPS sexy de Gad Elmaleh, mais en version frigide. J'ai raté.

Je repasse mon permis dans moins d'une semaine. Au revoir.

13 novembre 2009

Veiled.

C'est parti de rien. Juste la pluie, la nuit et une otite dans l'oreille droite et Laure qui s'enturbanne dans son kefieh, l'air revanchard (marre d'être mouillée). Je suis partie de mon côté, j'avais froid, et au milieu des barres de l'esplanade, j'ai enroulé mon (faux) pashmina autour de la tête. Princesse orientale de pacotille. Voilée.

 

N'empêche, j'étais bien, protégée, de la pluie, des gens, du monde ; avec mes oeillères bleues et vertes. J'ai marché, je me suis dit « tu ne l'enlèves pas avant d'être chez toi », juste pour voir ce que ça fait. Personne ne m'a rien dit. Quelques regards – mais moins que les fois où je me baladais dans Strasbourg avec chapeau et rouge à lèvres rouge.

 

Dans le tram, je me suis rendu compte que je me recroquevillais ; je me tenais voûtée, le menton enfoncé dans le tissu, pliée sous la honte d'être un fake. Un peu de peur aussi, sans doute. Mais rien.
Après, j'ai marché, vite, jusqu'à chez moi. C'était bizarre de voir mon ombre sur les murs, toute ronde.

 

J'ai monté les escaliers. Une petite impression de flagrant délit – mais quand je me suis regardée dans le miroir, avant de redevenir moi, sans signe religieux ostentatoire, j'ai vu une fille un peu jolie, et un peu mystérieuse.

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Marseille Vieux Port 2009

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Les petits papiers de Magali
  • Musique. Petites histoires aussi croustillantes qu'insignifiantes. Coups de coeur/gueule/fourchette/pelle/etc. Récits délicieux d'une vie passionnante (haha). Bienvenue ici, croquantes et croquants.
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